26 Novembre 2018
Sans perdre de temps, je me suis attelée à un nouveau livre. Mon professeur de français de seconde m'avait conseillé de lire La symphonie pastorale, mais je n'avais jamais encore trouvé le courage de m'y mettre. Ce qui est fort dommage car l'histoire est très bien. C'est un petit livre de 149 pages à peine, que j'ai lu en une journée. Il est accessible à tout le monde, sans limitations d'après mon point de vue.
Années 1890. En rentrant un soir de la campagne, un pasteur est interpellé par une petite fille qui le presse de courir au chevet de sa maîtresse, qui se meurt. Mais arrivé, c'est déjà trop tard, car la pauvre vieille a rendu l'âme. Au pied du lit, une voisine prie Dieu. Le pasteur s'inquiète des biens de la défunte, lorsqu'il remarque une forme accroupie dans l'obscurité. C'est la nièce de la morte, l'informe la petite servante. Elle est aveugle et ne sait pas parler, la vieille étant sourde et ne lui parlant jamais. Pris de pitié pour la pauvre fille, le pasteur l'emmène jusqu'à chez lui, au plus grand déplaisir de sa femme Amélie. Ils ont déjà cinq enfants, dont un nourrisson, comment s'occuper d'une infirme en plus ? D'un commun accord, ils la nomment Gertrude - elle ne devait pas avoir antérieurement de nom. Le pasteur déploie tous ses efforts afin d'éduquer utilement sa petite protégée, grâce au brail et aux méthodes d'apprentissage adaptées aux sourds, muets ou aveugles. Et bientôt, rapidement même, le miracle se fait : Gertrude peut aisément communiquer. Le pasteur y voit l'œuvre du Seigneur, le Dieu des chrétiens. Mais son attachement grandissant pour la jeune fille ne passe pas inaperçu par Amélie et par Jacques, leur fils ainé. Pourtant, la peine est inconnue à Gertrude, qui ne cherche qu'à donner du bonheur, tant elle est remplie d'amour.
J'ai trouvé cette histoire brève mais très belle. Je ne dirais pas magnifique car le terme "belle" suffit, aussi bien à décrire le déroulement des actions, séparés par des dates chronologiques dans un cahier ; tout comme le contenu lui-même. Le titre provient d'une technique employé par le pasteur pour expliquer à Gertrude les couleurs : il compare leur intensité aux sons des instruments de musique d'un concert. C'est une superbe idée, mais il faut aussi pouvoir l'expliquer :
- Le blanc, essayais-je pourtant de lui dire, est la limite aigüe où tous les tons se confondent, comme le noir en est la limite sombre.
Il y a une très belle dimension dans ces comparaisons, c'est pourquoi il est si agréable de lire cette histoire. Les phrases si simples de la pieuse aveugle sont souvent reliées aux Saintes Écritures, la Bible (écrit religieux des chrétiens racontant l'histoire de Jésus), ce qui creuse un chemin dans la religion. Je ne pense pas qu'il faille nécessairement croire pour lire l'histoire, cela pourrait même être votre ouverture au monde religieux. Somme toute, je crois que chacun est à même de réfléchir sur cette histoire, et de profiter des échanges si purs des deux personnages principaux, comme :
Le mal n'est jamais dans l'amour.
Je regrette simplement de n'avoir pas lu cette histoire avant, et je suis contente de la pouvoir enfin compter parmi les "lus". Je la trouve trop courte pour pouvoir en dégager des points négatifs, de sorte que je ne vois rien d'autre à quoi soumettre mon jugement. Par ailleurs, je vous souhaite de progresser dans votre chemin de la littérature, que vous puissiez trouver des portes à vous toutes ouvertes et que je vous puisse orienter. À bientôt !
@India - 26/11/2018