2 Mars 2020
Sacré vendredi 31 janvier, toutes les portes ouvertes des écoles d'art parisiennes à faire, et moi qui enchaîne avec une expo ! Comme si j'étais pas assez crevée… Mais bon, je refais plus d'expos en ce moment ! Je venais de voir une affiche dans le métro Claudia Andujar, la lutte Yanomami, qui m'a permis de me rendre compte qu'il n'y avait pas les mêmes affiches dans mon coin… Je n'avais jamais remarqué, mais c'est regrettable parce que les gens ne font plus l'effort de se déplacer pour des expos, et et préfèrent la proximité… Bref, finit la critique des affichages du métro, venons-en à Claudia Andujar.
La muséographie (installation pensée des œuvres dans l'espace) était originale : des photos verticales en noir et blanc sur des socles fins ou sur les murs, un écran diffusant un long film (en couleurs) sur l'expérience de Claudia Andujar, photographe polonaise du peuple des Yanomami au Brézil ; avec un banc agréable pour s'asseoir. Puis il faut revenir sur ses pas pour regarder les autres photos dans l'autre côté de la salle d'exposition, avant de finalement descendre les escaliers. Claudia Andujar a photographié le peuple Yanomami et lutté pour leurs droits, lutte qu'ils ont ensuite reprise. Ils luttent pour leurs droits, mais aussi pour leur reconnaissance. En un sens (comme vous le découvrirez dans l'exposition), la photographie est contraire à leur culture, et pourtant ils ont accepté la photographe et son travail au milieu d'eux. Les Yanomami sont un peuple qui vivent en forêt selon d'anciennes traditions ancestrales. Les chamans, les esprits de la forêt, les produits hallucinogènes, les femmes comme monnaie d'alliance entre d'autres tribus… La photographe est parvenue à entrer dans l'intimité de ce peuple, et pas seulement rester dans les apparences. Par le flou et les contrastes de lumière, elle rend étonnamment bien cet élan de vie, cette magie des esprits, la liberté de ce petit peuple non occis par la mondialisation.
Claudia Andujar met l'accent sur les Yanoyami et non sur les paysages : les quelques photos d'environnement ont un rapport avec la vie pratique et quotidienne des individus. À l'étage inférieur se trouvent des dessins d'esprits réalisés par des membres du peuple à la demande de Claudia Andujar. Toute l'exposition est rythmée par des écriteaux (trop longs à mon goût) qui nous renseignent sur les phases de sa vie.
Pour moi qui ne suis pas très intéressée par la photographie, j'ai été impressionnée par cette artistes, surtout certains portraits :
Ses clichés flous et lumineux vibrent plus qu'un instant figé comme Brassaï ou Henri Cartier-Bresson. Leurs photos sont belles, mais ce n'est pas la même atmosphère qui se dégage. J'étais contente de découvrir quelque chose de nouveau. L'exposition est disponible jusqu'au 10 mai.
@Esther - 07/02/2020