21 Octobre 2019
Bonjour ! Sur une liste de réalisateurs dont je dois visionner les films pour l'année prochaine, j'ai choisi Jean-Luc Godard que je ne connaissais pas, et son film "Alphaville : une étrange aventure de Lemmy Caution" m'a spécialement attirée. Le mot-clé "étrange" et l'adjectif "futuriste" m'ont en fait trahie : ne regardez jamais ce film. Vous avez des choses tellement plus intéressantes à faire.
Alphaville est une ville privée d’artistes, de peintres et de musiciens, où un ordinateur : Alpha 60 surveille tous les habitants via l’électricité. La ville pourvoie à leurs besoins, mais ils n’ont pas le droit d’y sortir, et sont condamnés soit à s’habituer soit à se suicider. Ceux qui ne feraient ni l’un ni l’autre sont exécutés par le système. Tout sentiment est interdit, et ce ne sont que des gens tristes et sans joie de vivre que rencontre l’agent secret Lemmy Caution sous le pseudonyme d’Ivan Johnson. Ce gouvernement a été mis en place par Léonard Vonbraun, un exilé des « pays extérieurs » isolé dans le désert et qui a créé en peu de temps une ville à l’image de son idéologie, et dont Lemmy rencontre la fille Natacha à son arrivée. Lorsqu’il est interrogé par Alpha 60, l’ordinateur ne parvenant pas à coder ses émotions, en déduit qu’il est dangereux et essaie de l’éliminer.
J'ai au départ trouvé ce film très bien réalisé du point de vue des cadrages, jeux de regards, gestes, bruitages et lumière. Mais le film est plutôt vieux et on ne comprend pas toujours ce que disent les personnages, surtout lorsqu’ils ont un accent, ont bu ou lorsque la musique extra-diégétique recouvre leurs paroles*. La situation est très difficile à comprendre, ce qui parfois (pour ne pas dire souvent, je mesure mes mots ; attention, restons objectifs) met le spectateur (TRÈS) mal à l’aise. De plus, il semble avoir été préférable de voir d’autres épisodes de Lemmy Caution avant, pour comprendre la relation des personnages.
Ce film m'a fait penser à 1984 de Georges Orwell, dans lequel l’auteur imagine aussi un monde futuriste où la population est contrôlée, surveillée et soumise à la dictature de Big Brother. Jean-Luc Godard met en avant un monde où toutes les causes naturelles ou psychiques sont réduites à des probabilités et à des calculs grâce à l’avancée des mathématiques et de la technologie.
Les gens sont devenus esclaves des probabilités.
Mais également à un peuple esclave d’un totalitarisme qui le manipule par le soft et le hard power (éducation à l’école et détention des individus). J'ai également beaucoup aimé le jeu d'actrice d'Anna Karina, qui me dit vaguement quelque chose…
Je n'ai jamais été aussi désespérée après le visionnage d'un film… Bon, d'accord, il est vieux. Mais de telles erreurs cinématographiques* mènent, selon moi, à d'incontestables impasses. Après tout, c'était très très original… Peut-être apprécierez-vous cette atmosphère pesante et lourde, ces personnages énigmatiques, ces voix tremblantes d'outre-tombe qui nous accompagnent. À vous de voir. Personnellement, j'aurais préféré aller me promener et profiter des 30°C (comme vous pouvez le constater, cela ne m'a rien apporté). J'arrête de démonter le film, pardon, oui je vais bien, merci.
@India - 10/07/2019
PS : À lire : 1984, de Georges Orwell…