20 Avril 2020
Netflix revient sur mon écran ! En période de concours. Ouiiiiii boooon hein. J'ai besoin de m'aérer l'esprit, quoi de mieux qu'un film d'animation japonais ? J'ai cliqué sur Je peux entendre l'océan de Tomomi Mochizuki en raison de son titre poétique et sensible. Il est vrai que j'ai été charmée, mais pas par l'intrigue comme je le pensais. À titre général, je trouve que beaucoup d'attention est portée sur ce film pour pas grand chose.
Réalisé par le Studio Ghibli en 1993, Je peux entendre l'océan illustre les souvenirs de Taku, un étudiant qui revient dans son village d'origine pour un dîner entre anciens élèves de lycée. Une rencontre en particulier l'avait marqué : l'arrivée de Rikako en première. Elle n'était pas dans sa classe, mais dans celle de Yutaka, son meilleur ami. Taku ne le croyait pas capable de s'intéresser aux filles, mais il fallait avouer que la personnalité de Rikako détonnait parmi les autres filles. On ne l'aimait pas beaucoup, elle ne cherchait pas à s'insérer dans sa classe mais disait se sentir à l'écart. Elle avait de très bonnes notes mais n'était pas heureuse. Ses parents venaient de divorcer, elle avait quitté Tokyo pour Kochi, un lieu perdu où les gens parlaient avec un accent traditionnel qu'elle croyait uniquement destiné aux pièces de théâtre. Mais bien plus, Rikako avait son propre caractère et manipulait les autres sans même s'en rendre compte. Heureusement pour elle, Rikako avait su toucher du doigt l'amitié de Taku.
Sans mon informateur express Wikipedia, je n'aurais jamais deviné la date du film. 1993 !!! Wahou !!! Pas l'ombre d'un téléphone portable, et des cassettes de musique ! Ça fait du bien de ne plus voir les petits clip-clap de Summer Wars ou les derniers iPhones de Your Name. Pas de technologie portative, mais des téléphones fixes tout de même, qui raccrochent tous les pans de l'histoire. Par leurs appels, les personnages se rassemblent au fur et à mesure. Ah la la, qu'est-ce qu'on ferait sans le téléphone ! Bref, retour au sérieux. Il n'est nulle part question d'océan. Vous vous attentiez à un drame romantique sur un voilier en pleine mer du Japon ? Raté. Il y a bien des histoires de cœur, mais au lycée. De sentiments et de caractère, d'ailleurs. C'est la première fois que j'ai affaire à un personnage aussi invivable que Rikako ! Elle n'est pas le personnage principal de l'intrigue, mais elle y a sa place ; qu'elle occupe largement avec ses histoires sans intérêt, ses répliques au ton théâtral, ses prises de tête violentes, ses insultes lancées à tout va, son impertinence et son insolence… Et à côté nous avons l'adorable Taku, qui se dit que si Rikako est heureuse à Tokyo, c'est fort bien… Je me rends compte que les filles sont bien différentes des garçons (sans vouloir être sexiste, je parle ainsi d'un fait général et observable à grande échelle : les filles ont tendance à faire tout une affaire d'un petit rien, tandis que les garçons s'en fichent royalement. Si j'avais été comme ça…). Après le détachement de Taku, autre petit point sur l'intrigue. Vers la fin du film, on passe de l'année scolaire de la terminale à l'année d'après, l'université, comme ça ! Hop ! Et les personnages parlent de ce qu'il s'est passé un an auparavant, alors que le spectateur cherche à prendre du recul quant à ce qui se passe maintenant. Enfin, il y a un vrai problème avec la temporalité ! J'ai bien compris le message du film : prendre du recul sur les petits riens qui nous tracassent. Dans quelques années, ils nous feront rire. Mais aussi faudrait-il être adéquat dans le film ! Entre les analepses, prolepses et ellipses, on se perd un peu.
Enfin, ce n'est qu'un ressenti personnel, et peut-être serez-vous charmés par le film lui-même. Je jurerai que les arrières plans sont à l'aquarelle. Deux types de dessins se superposent : les mangas animés, et des paysages colorés, figés mais vivants dans la vitalité de l'histoire. J'ai adoré cette particularité. De plus, comme une bonne partie du long-métrage se joue dans le passé, des cadres blancs viennent parfois statuer sur des scènes, comme dans un album photo… Une originalité dans la réalisation. Malgré tout, je préfère les films de Miyazaki au niveau sentimental ;)
@Esther - 11/02/2020