12 Novembre 2019
Bong Joon Ho n'est sûrement plus un inconnu depuis la sortie de son film Parasite, mais le Festival du Film Coréen à Paris l'est plus. C'est un festival qui a eu lieu du 29 octobre au 5 novembre 2019, rassemblant des réalisateurs coréens et des bénévoles français à Paris. J'ai participé à l'élection du Jury Étudiant, mais n'ai pas été gardée parmi les cinq membres définitifs. Je m'en doutais un peu, mais pas de lypémanie (j'ai appris ce nouveau mot qui veut dire tristesse), j'essaierai de nouveau l'année prochaine ! J'ai donc eu deux places gratuites. Quelle aubaine. Après d'énièmes péripéties, j'ai finalement pu me rendre au Publicis Cinéma des Champs Élysées (pas mal, pas mal) pour voir Barking Dog.
Yun Ju est un homme absorbé par la poursuite de sa carrière et qui déteste les chiens. Sa femme s'apprête à avoir un bébé, et lui prépare énergiquement la corruption d'un collègue qui lui fournirait une place de professeur à l'université. Depuis quelques temps, un chien de son immeuble ne cesse d'aboyer et lui fait perdre la tête. Cédant à ses pulsions, Yun Ju s'empare du petit chien blanc d'une petite fille et cherche à tout prix une manière de se débarrasser de lui. Enfin, une bonne idée lui vient : l'enfermer dans une armoire de la cave commune de l'immeuble. Plus tard, après x affiches tamponnées par le syndic de l'immeuble pour retrouver le chien perdu, Yun Ju croit rêver en entendant de nouveaux aboiements. Comment est-ce possible ? Il a pourtant enfermé le chien blanc qui doit déjà être mort de faim… Et pourtant, il ne rêve pas. En se penchant sur le muret de la cage d'appartements, Yun Ju aperçoit un autre chien, un teckel cette fois-ci, qui lui déchire le tympan de ses cris aigus. Horreur ! Et l'affiche qui indiquait "ne peut pas aboyer, cordes vocales coupées"… Après des tentatives multiples pour récupérer le chien blanc de la cave, Yun Ju se décide à se débarrasser radicalement du teckel en le jetant du haut d'un immeuble. Sauf que la discrétion n'est pas son fort, et Hyeon Nam qui travaille au syndic ne perd rien de la scène. S'engage alors une course poursuite effrénée entre un inconnu qui s'attaque aux chiens et une jeune fille un peu perdue qui ne cherche qu'à maladroitement aider les autres.
N'ayant pas vu Parasite, je n'avais strictement aucune attente, mais Barking Dog m'a fait tellement rire que j'ai encore plus envie de voir le dernier film de Bong Joon Ho. C'est une comédie dramatique à l'humour parfois noir et aux scènes à la coréenne, comme je les appelle : des scènes ridicules et clichées parfois très drôles, mais surtout invraisemblablement improbables ! À quel moment de votre vie décidez-vous de vous pencher au-dessus des rails d'un métro pour vomir ? Ce qui devait arriver arriva… Vous ne rirez jamais seul dans la salle, j'étais moi-même entourée de gens de bonne humeur. C'est assez plaisant. Vous n'êtes pas au bout de vos surprises, tant il y a de rebondissements inconcevables qui partent dans tous les sens. Par contre, il faut suivre, parce que toutes ces petites germes d'aventures se développent en même temps !
Barking Dog date de 2000, ce qu'on remarque vite mais qui n'est pas dérangeant. J'ai adoré le grain de ces vieilles pellicules, les cadrages réfléchis et le soin apporté à la plupart des scènes. Si le thème du film ne vous tente pas, visionnez-le au moins pour le régal d'un film bien fait et bien pensé (enfin).
À l'année prochaine !
@India - 12/11/2019