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Vos étagères regorgent de livres que vous n'avez même pas lu ? Vous voulez vous y mettre, mais vous ne savez pas par lequel commencer ? Somme toute, quel est LE livre qui vous correspond ? En ce moment, vous voyez pas mal d'affiches de films dans la rue, mais vous n'avez jamais le temps d'aller au cinéma. Les bandes annonces bombardent vos écrans, et vous font enrager. Lorsque c'est enfin le week-end et que vous comptez profiter d'un petit moment de pose, plus aucun film ne vous vient à l'esprit… Les films, c'est bon quand il pleut, mais vous, vous avez envie de sortir ! Et les enfants ? Il faut qu'il se dégourdissent les jambes, mais aussi qu'ils fassent quelque chose d'utile… Une sortie ou exposition serait la bienvenue ! Il y a tant de musées… Lequel choisir ? Qu'est-ce qui pourrait vous aider dans vos études ? Qu-est ce qui plairait à tout la famille ? Où pouvez-vous aller tout seul plutôt qu'accompagné ? Tout le monde aime la musique. Et vous, vous avez votre propre style. c'est ce qui vous différencie des autres. Mais avez-vous déjà écouté d'autres styles ? Bien sûr, à la radio, et sur les applications de musique. Ce sont désormais des choses que vous connaissez. Et bien… La musique que vous ne connaissez pas, quand est-ce que vous comptez la découvrir ?? Pfff, vous connaissez telle œuvre de nom, il vous semble bien l'avoir étudiée au collège… Le théâtre, c'est tentant, rien que de nom. Et puis, dire que vous êtes allés voir Molière, ça donne tout de suite de grands airs ! Peut-être le moment est-il venu de revoir votre culture ? Vous aviez un mauvais souvenir du livre, mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ! Surtout quand vous aviez neuf ans à l'époque… Des interrogations que vous vous posez plus ou moins tous les jours… Inconsciemment même. Ce serait drôlement pratique d'avoir un avis sur toutes ces œuvres qui vous tentent ! Un avis subjectif, bien sûr, parce que tous les critiques ont une personnalité ; mais un avis qui donnerait, de manière argumentée et illustrée par des exemples, les bons et les mauvais côtés. Rien qu'un petit coup d'œil avant de se lancer, ça serait bien utile ! Avec des photos pour nous donner une idée de la réalité, et ces photos dans un angle de vue bien précis ! Pas des photos de Google Images sur lesquelles vous tombez dès que vous tapez le nom de l'œuvre. Des idées toujours plus originales, regroupées sur une plateforme, pour ne pas avoir à circuler sur trente-cinq sites en même temps… Ça donne envie, rien que d'y penser ! Des personnages, des histoires, l'aventure, la connaissance, des sons, des titres ; la culture, en soit ! Si tout cela vous tendait les bras, ici, sur le blog macritiqueartistique.over-blog.com rédigé par @India ? Oui, mais ça, ce n'est plus du conditionnel. C'est du présent.

Acquérir les bonnes bases du pouvoir avec "Le Prince" de Nicolas Machiavel

Lire Machiavel en vacances ? Suis-je folle ? Vous ne croyez pas si bien penser. Ou presque : c'est pour donner une suite à mes cours de philosophie que je m'y suis attelée - de très bonne grâce, je vous rassure. Et oui, étant privée de cette belle matière jusqu'à l'année prochaine, j'ai entrepris de continuer personnellement l’‘enrichissement de ma culture philosophique.

"Le Prince", de Nicolas Machiavel.

Malheureusement, j'ai lu ce livre en juillet dernier... et ne me souviens plus beaucoup de mes réactions à chaud. Mais, heureusement, j'ai eu la bonne idée de prendre des notes. Il n'y a pas d'histoire ni d'intrigue, seulement une argumentation autour des moyens qu'il faut à un prince pour s'emparer d'un royaume, le garder, le défendre des ennemis et comment en tirer profit.

La meilleure forteresse qu’un prince puisse avoir est l’affection de ses peuples : s’il est haï, toutes les forteresses qu’il pourra avoir ne le sauveront pas; car si ses peuples prennent une fois les armes, ils trouveront toujours des étrangers pour les soutenir.

Nicolas Machiavel.

Celui-ci devient alors un prince exemplaire, qui renforce son savoir par la pratique et la connaissance qu'il a des anciens. Il devient l'ami des peuples, dont il se fait le protecteur et le manipulateur :

On doit bien comprendre qu’il n’est pas possible à un prince, et surtout à un prince nouveau, d’observer dans sa conduite tout ce qui fait que les hommes sont réputés gens de bien, et qu’il est souvent obligé, pour maintenir l’Etat, d’agir contre l’humanité, contre la charité, contre la religion même. Il faut donc qu’il ait l’esprit assez flexible pour se tourner à toutes les choses, selon que le vent et les accidents de la fortune le commandent; il faut, comme je l’ai dit, que tant qu’il le peut il ne s’écarte pas de la voie du bien, mais qu’au besoin il sache entrer dans celle du mal.

Nicolas Machiavel.

Si vous le pouvez, posez vous et prenez votre temps pour le lire. Le Prince est divisé en vingt-six chapitres couvrant 185 pages. S'ils ont l'air courts et agréables à lire, il n'en demeure pas moins que ces écrits invitent à la réflexion.

Ajoutons qu’on appréhende beaucoup moins d’offenser celui qui se fait aimer que celui qui se fait craindre; car l’amour tient par un lien de reconnaissance bien faible pour la perversité humaine; au lieu que la crainte résulte de la menace du châtiment, et cette peur ne s’évanouit jamais.

Nicolas Machiavel.

Le prince, ne pouvant donc, sans fâcheuse conséquence, exercer la libéralité de telle manière qu’elle soit bien connue, doit, s’il a quelque prudence, ne pas trop appréhender le renom d’avare, d’autant plus qu’avec le temps il acquerra de jour en jour celui de libéral. En voyant, en effet, qu’au moyen de son économie ses revenus lui suffisent, et qu’elle le met en état, soit de se défendre conte ses ennemis, soit d’exécuter des entreprises utiles, sans surcharger son peuple, il sera réputé libéral par tous ceux, en nombre infini, auquel il ne prendra rien; et le reproche d’avarice ne lui sera fait que par le peu de personnes qui ne participent point à ses dons.

Nicolas Machiavel.

C'est grâce à ce livre que j'ai pu résoudre certaines problématiques auxquelles je m'étais toujours confrontée sans trouver de réponse ; comme, par exemple, pourquoi est-ce que les peuples ne se levaient-ils pas contre leur chef ? Aimaient-ils donc être dirigés dans leur moindre fait et geste ? Ou encore : pourquoi le prince partait-il à la guerre alors que de sa vie dépendait la survie du royaume ? Cela peut vous paraître anodin car on apprend quelque chose dans tous les livres, mais celui-ci m'a réellement éclairée.

Vous remarquerez que l'argumentation de Machiavel est irréprochable : il explore "les bons et les mauvais côtés" d'une situation, si je puis le dire ainsi, même si tout n'est pas blanc ou noir ; aucune question ne reste en suspens dans votre tête. L'auteur maîtrise parfaitement son sujet, grâce à ses éléments de persuasion :

Véritablement, on ne peut pas dire qu’il y ait de la valeur à massacrer ses concitoyens, à trahir ses amis, à être sans foi, sans pitié, sans religion : on peut, par de tels moyens, acquérir du pouvoir, mais non de la gloire.

Nicolas Machiavel.

qui nous mettent rapidement de son côté. Ce que j'admire chez Machiavel, et c'est ce qui est remarquable et qui a fait du bruit au XVIème siècle, c'est qu'il sait dire les choses telles qu'elles sont, digresser, et par là arriver à une conclusion satisfaisante et qui permet d'avancer dans le discours.

[…] il faut remarquer que les hommes doivent être ou caressés ou écrasés : ils se vengent d’injures légères; ils ne le peuvent quand elles sont très grandes; d’où il suit que, quand il s’agit d’offenser un homme, il faut le faire de telle manière qu’on ne puisse redouter sa vengeance.

Nicolas Machiavel.

Avec tout ça, je n'ai pas encore parlé de l’accueil de ce livre à sa première édition. Ce fut un désastr ! C'est de là que vient le funeste adjectif "machiavélique". Même si Machiavel est « mon prince » de l'argumentation et de la persuasion, ce qui suit risque de ne plus autant vous plaire :

Les cruautés doivent être commises toutes à la fois, pour que leur amertume se faisant moins sentir, elles irritent moins; les bienfaits, au contraire, doivent se succéder lentement, pour qu’ils soient savourés davantage.

Nicolas Machiavel.

Mais la faible prudence humaine se laisse séduire par l’apparente bonté qui, dans bien des choses, couvre le venin qu’elles renferment, et qu’on ne reconnaît que dans la suite, comme dans ces fièvres d’étisie […]

Nicolas Machiavel.

[…] la fortune est femme : pour la tenir soumise, il faut la traiter avec rudesse; elle cède plutôt aux hommes qui usent de violence qu’à ceux qui agissent froidement : aussi est-elle toujours amie des jeunes gens, qui sont moins réservés, plus emportés, et qui commandent avec plus d’audace.

Nicolas Machiavel.

Bon, pas sûr que ce soit pour cette dernière vision de la femme que la réputation de ce livre eut été brisée, mais certaines de ses perspectives et opinions ont été maintes fois remises en question. autant vous dire que je ne connaissais ce livre (et spécialement l'auteur) que pour sa réputation, et j'étais curieuse de découvrir quelle en était la raison. Ce qui est bénéfique, c'est que vous découvrirez bien plus en lisant Le Prince que ce que sa réputation en dit !

@India - 25/08/2019

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