5 Décembre 2019
C'est pour un projet de dessin que j'ai ressaisi ce livre coincé dans ma bibliothèque depuis… Très longtemps à vrai dire. J'avais lu et étudié Les contes merveilleux en sixième, mais n'en avais pas tiré grande satisfaction. Et pourtant, en le relisant tout tranquillou, j'ai trouvé ça si bien que je me suis demandée pourquoi diable je n'avais pas aimé.
Le livre est composé de trois contes anciens venus d'Orien, trois contes venus d'ailleurs, quatre contes traditionnels venus d'Europe et trois contes français d'autrefois et d'aujourd'hui. Une princesse destinée à n'avoir qu'un mort pour mari, un éléphant abusé par la méchanceté et la cupidité des hommes, un marchand devenu riche grâce à des voleurs, une marâtre et sa fille jalouses des dons de la cadette, des miracles qui récompensent les justes et punissent les pêcheurs, une philtre d'amour qui pousse à la vengeance, une sorcière dans la forêt profonde, une vache contre des haricots, une lutte contre le démon à travers la tempête, une légende bretonne du Moyen-Age, une vieille qui demande à boire, et une vulgaire sorcière du placard aux balais. Voici les courtes histoires que rassemble cette anthologie adaptée à l'analyse littéraire des collégiens.
La raison de cette dépréciation est selon moi le fait que le livre soit étudié en classe. Comme disait je ne sais plus qui (mais j'avais trouvé cela très vrai), ce que nous étudions à l'école est réduit en chose ennuyeuse alors que cela ne l'est pas le moins du monde. Ce sont probablement les pratiques pédagogiques d'analyse qui entravent une lecture innocente et libre des histoires. Si je vous dit que vous avez deux semaine pour lire ce livre, ce n'est pas comme si vous aviez tout votre temps. Si je vous dit de trouver les adjectif mélioratifs dans chaque contre, vous allez moins prêter attention à l'intrigue. Ce n'est que mon avis sur la question, mais je pense qu'il y a une part de vérité. Quoiqu'il en soit, ces contes sont essentiellement pour les enfants, avec des notes de bas de pages pour les mots compliqués et des pages de synthèse en plus. Qu'on soit d'accord, personne ne les a jamais lues, ni élèves ni professeurs, n'est-ce pas ? Il y a certes des contes que j'ai aimé plus que d'autres, mais en moyenne ils se lisent très bien. On découvre des légendes de tous les pays, et j'ai envie d'en lire plus maintenant ! Ma formation littéraire m'a appris à lire les préfaces, et celle-ci ne se manque pas. Quelques phrases déjà bien tournées annoncent toute la poésie de ce recueil de contes :
Notre siècle a su trouver les racines de chaque folklore, ce chant des peuples venu du fond des temps, des tréfonds de l'univers et de tous les horizons.
Deux petites anecdotes : il me semble qu'en primaire, à cette époque où la vie n'était pas encore trop chargée et que je faisais du théâtre, nous avions interprété "La Fée du Robinet" qui n'est autre qu'une réécriture du conte "Les Fées" de Charles Perrault. Le conte présent à la fin de ce recueil, "La sorcière du placard aux balais" est inspiré de Perrault. C'était amusant de se rappeler de tous ces souvenirs tout en dégustant une petite réécriture (type d'histoires que j'adore depuis ma découverte en première). Deux!ème petite chose anodine mais marrante aussi : j'avais commence à écrire une histoire il y a deux ans, et je cherchais un prénom d'origine russe pour une petite fille. J'ai alors élu Vassilissa pour son originalité, sa légèreté et sa longueur propice aux surnoms. Et voilà que je (re)découvre l'histoire de "Vassilissa la très belle" ! Était-ce un choix inconscient ? Voilà qui a égayé ma lecture, me sentant un peu étrangère à ce monde adapté à la jeunesse.
Si possible pour ne pas avoir d'à priori dessus, à lire chez soi sur son canapé avec des gâteaux du goûter, mes chers enfants !
@Esther - 05/12/2019