2 Septembre 2019
L'entrée en prépa n'est pas de tout repos. Même si je me dirige vers une section artistique, ne croyez pas que je vais dessiner et point barre ! Déjà, retenez bien que l'art n'est pas que du dessin. Ensuite, l'entretien de la culture générale compte, alors… Je ne vais pas arrêter de lire ! De toutes façons, je ne comptais pas arrêter, quelque soit mon orientation. Je voulais juste vous prévenir que les "lectures libres" seront probablement un peu moins nombreuses, et qu'il y aura plus d'expositions. Ça, c'est sûr. C'est le cas des Villes Invisibles, d'Italo Calvino.
A travers un discours imaginaire entre le voyageur Marco Polo et l’empereur du Moyen-Orient Kublai Khan, Italo Calvino tisse les liens entre des villes et l’esprit humain. L’un est le reflet de l’autre, et bien souvent, les villes que Marco Polo décrit finissent par tomber en ruine ou être délaissées, comme une conscience laissée à soi-même, sans règles ni lois.
Je ne peux pas vous en dévoiler plus, parce que premièrement il n'y a pas réellement d'histoire (encore moins d'intrigue), et ensuite les villes sont toutes différentes. Mais ce que j'ai appris sur l'auteur est d'autant plus intéressant : Italo Calvino est un écrivain et philosophe italien du XXème siècle qui s’est intéressé à l’humour dans la littérature populaire comme les fables, notamment avec l’Oulipo (Ourvoir de Littérature Potentielle). D’abord attiré par le néoréalisme, il transmet son expérience de résistant en Italie pendant la Seconde Guerre Mondiale avant de s’orienter vers le fantastique. Le ton du livre relève plutôt d’un récit à travers lequel l’auteur exprime son point de vue philosophique sur les villes et la conscience. Donc peu conseillé pour vos vacances au bord de la piscine. Chaque phrase nous donne à réfléchir, comme celle-ci :
Peut-être que l’empire, pensa Kublai, n’est rien d’autre que le zodiaque des fantasmagories de l’esprit.
Par cette métaphore, Italo Calvino nous mène à penser que les villes créées par l’entendement humain traduisent une manière de penser. Je l’entends en tant que le niveau d’originalité des constructions et des lois reflète l’originalité de l’esprit, et donc que l’architecture doit parfois sortir de la norme pour évoquer les libres pensées de son créateur.
Ce livre se rattache au thème de l’utopie, de l’invisible et du caché, mais aussi du langage, ce qui m'a spécialement intéressée. Selon moi, ce livre serait intéressant à illustrer pour le rendre accessible aux enfants d’un plus jeune âge. La portée philosophique ne serait comprise que plus tard, tout comme l’histoire du Petit Prince, d’Antoine de Saint-Exupéry, et la volonté d’Italo Calvino de rendre accessibles ses histoires à tous genres de publics serait exaucée. Le fait de mélanger tous les chapitres était un peu perturbant, et brisait l'unité du thème.
@India -18/08/2019